Archives du blog

Névralgie du nerf pudendal - Descente aux enfer et résurrection (témoignage d'ACI)

Tout commence un jour d'octobre 2007, le mois de mes 41 ans, une quinzaine de jours avant la naissance de ma fille. Je fais une chute en VTT lors d'une simple sortie dominicale avec mon club de Noisy le Roi. Une chute stupide au ralenti comme c'est souvent la cas en descendant un escalier et en butant sur une souche...Un petit 360° et je retombe de tout mon poids sur la selle sans pouvoir me dégager car mes chaussures sont calées dans mes cale-pieds.  Je me relève avec une belle luxation de la clavicule, un coup du lapin et une petite douleur au périnée (suite au choc, étant retombé de tout mon poids sur la selle de mon vélo). Je finis aux urgences à l'hôpital de Saint Cloud (92210) et RAS de bien sérieux.




Trois semaines plus tard ma fille née et je change d'employeur. Mon nouvel employeur me confie une mission : écrire un "livre blanc" (domaine de l'Informatique) qui lui a été commandé par un client il y a 6 mois. Faute de compétences au sein du cabinet, je dois écrire ce livre en 1 mois 1/2. Le marathon commence et s'alternent entretiens clients (recueil d'expérience) et production du fameux livre blanc. Pendant toutes ces semaines, je "stationne" en position assise à mon bureau de longues heures pour venir à bout de ce livre blanc qui sera finalisé dans les temps.



Mais cette position assise commence à réveiller une douleur qui s'intensifie doucement mais surement...Je commence à devenir plus nerveux, la position assise devient douloureuse en fin de journée...Je commence à ressentir des douleurs aussi en scooter (avec pourtant un Piaggio X9 Evolution...dont le confort est pourtant indiscutable). Les douleurs ressenties sont localisées au niveau du périnée.

Mais où se situe le périnée ?

Le périnée est un ensemble de muscles sur lesquels repose le bon fonctionnement d'une certaine partie du bassin ;  il forme, avec un ensemble, le plancher pelvien. Ce plancher pelvien en se contractant permet notamment l'évacuation et inversement la conservation des urines et des selles en attendant la miction ou la défécation ; le périnée permet donc le maintien de la vessie, de l'urètre et du rectum.  

Le périnée féminin comme masculin ce situe entre l'anus et le sexe (pénis ou vagin). Il est situé dans le détroit inférieur du pelvis (petit bassin ou plus précisément le cadre osseux situé à la base du bassin, sous la cavité abdominale qui limite par le bas la cavité abdomino−pelvienne) et il est délimité par les muscles élévateurs de l'anus et par la peau périnéale.

Les douleurs sont inexistantes le matin en position allongée et augmentent doucement la journée. Il devient difficile de rester assis à partir de 17h... Les douleurs se propagent dans l'intérieur des cuisses, dans la verge, dans l'aine (côté droit) et dans les testicules..... J'essaie de comprendre d'où proviennent ces douleurs dont l'intensité croit chaque jour...

En février 2009, les douleurs à l'aine, à la mixtion et une sensation de boule dans l'anus m'invitent à consulter un  urologue sur Boulogne Billancourt (92). Une 1ère consultation démarre par un toucher rectal qui conclut à une inflammation de la prostate. On commence par un anti inflammatoire pendant 15 jours, le PROFEINID, sans succès...Une 2ème consultation chez le même urologue avec une nouvelle prescription d'anti inflammatoire...Cette fois on change...un peu de FELDEN....Et une petite échographie de la prostate en passant confirme le diagnostic d'inflammation de la prostate. L'urologue me dit de ne pas boire d'alcool, d'éviter le café, le épices et de faire le moins de scooter possible. Beau programme.

Aucun effet....Les douleurs s'accentuent. Un soir de Mars, en pleine réunion professionnelle à 17h, je souffre trop et suis contraint de me lever et rentrer m'allonger chez moi. C'est le début de la descente... Les nuits explosent "façon puzzle": des réveils nocturnes, sans raison apparente, même si côté professionnel tout n'est pas rose. Les douleurs démarrent au levé et augmentent dans la journée. Il devient de plus en plus difficile de travailler car les douleurs sont intenables.

Je me fais prescrire des analyses par mon urologue car je n'y comprends rien ! Devant mon insistance il s'exécute : analyses d'urine 1er et 2ème jet....rien...Les douleurs à la mixtion m'interpellent !!! Allez un petit prélèvement urétral (au cas où)...mais comme il n'y a aucune raison de trouver quelque germe que ce soit....les examens ne mènent à rien.  Qu'à cela ne tienne, on se fait prescrire un spermogramme ; on va peut-être trouver un germe dans le sperme....c'est parfois le cas...rien d'apparent au niveau urétral et urinaire mais on retrouve parfois des germes dans le sperme ou la prostate et des cures d'antibiotiques sont nécessaires pour les déloger dans cette glande..Bien entendu, le spermogramme ne donne rien...Et on continue et cette fois on s'oriente vers un examen du liquide prostatique après sécrétion....mais toujours rien...(cette fois on a fait le tour de la question).

Quel bilan entre début février 2009 et Avril 2009 :
  • j'ai arrêté le sport depuis ma chute de ,VTT (je faisais 50 km de VTT tous les dimanches et 12 km de jogging le samedi - 20 km de Paris et semi-marathon de paris en 1h41 - temps correct)
  • la position assise devient insupportable (douleurs insoutenables en fin de journée) - pour information, je pesais 70 kg en janvier 2009 (on y reviendra)
  • je passe mes week end allongé sur le canapé et je pleure en voyant ma fille d'un an et demi pleine de vie partir prendre l'air avec ma femme.... (je m'en veux de ne pas être capable de lui donner l'attention dont elle a besoin)
Un matin d'avril 2009, je suis dans l'incapacité de me lever. J'ai l'intérieur des cuisses en feu (sensation de cuisson insupportable). Je m'effondre en larmes (ma femme ne m'avait jamais vu pleurer), la dépression s'est installée et la descente aux enfers continue...

Toujours persuadé que j'ai un problème lié à ma prostate, je prends un rendez-vous avec un grand professeur en urologie qui me reçoit très rapidement. Le pacha m'ausculte et me confirme que je n'ai rien du côté de la prostate ni ailleurs. Il me trouve bien entendu dans un état psychologique dramatique et me prescrit l'AXATRAL, un alpha bloquant (traitement des symptômes fonctionnels de l'hypertrophie bénigne de la prostate). Ce médicament sera pris le soir au couché. Il est sensé améliorer significativement les symptômes et le débit urinaires. Cette efficacité est visible dès les premières heures après la première prise et ne dépend ni de l’âge des patients, ni de l’intensité des symptômes initiaux, ni du volume prostatique..

La prise de cet alpha bloquant me permet d'avoir des nuits moins saccadées et j'ai l'impression d'avoir une certaine "détente" de mon plancher pelvien. Mon état psy ne s'est pas amélioré et tel un zombie. En mai 2009, je consulte un psy sur Garches qui me récupère à la petite cuillère. Mes douleurs sont à leur paroxysme. J'ai perdu le sommeil, je n'arrive plus à travailler (les jours d'arrêt maladie se succèdent...), je pleure tous les jours....j'ai touché le fond comme jamais.

La dépression s'est installée et je dois me rendre à l'évidence, contrairement à ce que je pensais, cela n'arrive pas qu'aux autres et j'y suis !!!!!!!!! Je démarre un anti-dépresseur qui est souvent prescrit pour les patients atteints de dépression liées à des douleurs pelviennes : le DEROXAT. Cet anti-dépresseur à l'avantage de masquer la douleur....Je démarre à 1/2 et je finis à 2 comprimés par jour au bout d'un mois. Je vois mon psy tous les 15 jours puis une fois par mois. Il s'agit de mettre sous contrôle la douleur et ensuite de traiter la cause qui est encore inconnue. L'anti-dépresseur met 4 semaines avant d'agir (il faut compter entre 4 et 6 semaines pour savoir si un anti-dépresseur est adapté à votre cas. Dans le cas contraire on change de molécule et rebelote 4/6 semaines... croyez moi c'est long quand on a sombré et qu'on essaie de faire bonne figure tous les jours au travail).

Mon état psychique n'a pas arrangé mes relations avec mon employeur (manque de stabilité émotionnelle avec des colères incontrôlables, des semaines d'arrêt maladie,...bref je passe le tableau qui conduira à mon licenciement en décembre 2009...mais je ne suis pas le seul responsable)

En juillet 2009, je prends mes vacances d'été dans le sud de la France chez mes parents qui prennent soin de moi. Mon rôle de père est inexistant durant tous ces mois...Je n'ai plus d'entrain et je me traîne chez moi au salon et dans ma chambre. Je ne pratique plus aucun sport et n'en ai aucune envie. Je suis devenu l'ombre de moi-même. Qu'est devenu le sportif que j'étais ? Pourquoi ce transfert sur la nourriture ?

En février 2010, je redémarre une mission de consultant Freelance dans le domaine des Systèmes d'Information et je mets le peu d'énergie que j'ai pu conserver au service de mon client et de son projet. Du côté professionnel, heureusement, la dynamique redémarre progressivement (je remercie en passant mon client qui a supporté mes sautes d'humeur et pétages de plomb au bureau. Sans lui, je ne serai pas là où je suis aujourd'hui - tu te reconnaîtras Claudio - je te dois beaucoup).

Entre février 2010 et septembre 2011, j'ai repris une activité professionnelle soutenue et j'ai même été embauché par mon client en avril 2011. J'ai toujours des sautes d'humeur incontrôlées (je peux rentrer dans des colères inexplicables envers mes collègues ou prestataires informatiques) mais mon professionnalisme compense ce côté obscurs, mais jusqu'à quand...Je pèse désormais 86 kg soit + 16 kg entre janvier 2009 et septembre 2011.

En septembre 2010, lors d'un week end au TOUQUET, je réussis à courir 45 mn sur la plage. Une "force intérieure" (l'ignorance) me persuade que je suis guéri et que je dois arrêter le DEROXAT. Cette décision survient alors que mon psy, compte tenu de ma prise de poids, se décide à changer au même moment mon anti-dépresseur (phase de biseau de 3 semaines).  Après 3 semaines d'arrêt de DEROXAT, je revoie mon psy et lui annonce que j'ai arrêté le traitement. Mon psy est d'autant plus surpris que je n'ai aucune douleur...Il m'avertit néanmoins des conséquences de l'arrêt brutal du traitement (autant pisser dans un violon).

Plus aucun traitement entre octobre 2011 et octobre 2012. Quelques légères douleurs pelviennes mais toujours pas de sport...Juste une légère reprise en août 2012 (du jogging et du VTT). L'envie n'est toujours pas au rendez-vous.

En Octobre 2012, la dépression revient avec une intensité encore plus forte, ce qui est souvent le cas. Je retourne voir mon psy et cette fois le PROZAC sera à l'honneur. Je dois m'arrêter de travailler 3 semaines (mieux vaut arrêter plutôt que d'aller travailler et ne pas performer). Le PROZAC mettra un mois à agir. Les douleurs diminuent et sont supportables. L'été 2012 n'aura été qu'une récréation et le retour de ma dépression en sonne la fin....

Cette fois j'en ai marre !!!!!!!! Je recommence à passer des nuits entière sur Internet à chercher le pourquoi du comment. J'en ai assez d'entendre mes proches m'expliquer que mes douleur sont psy ?! Je visite des dizaines de sites et j'erre sur la toile à la recherche du moindre indice me permettant de d'identifier la cause de cette dépression et donc un éventuel remède (espoir espoir).

La persévérance va me sourire la nuit du 30 octobre 2012. Je tombe sur le site de l'AFAP NP  (Association Française d’Algies Périnéales et Névralgies Pudendales). Cette association a été dissoute en Avril 2013 faute de successeur à sa Présidence. Pour obtenir des informations concernant la névralgie pudendale, vous pouvez toutefois consulter le site PUDENDALSITE : http://www.pudendalsite.comJe découvre sur ce site que les névralgies du nerf pudendal peuvent conduire aux douleurs identiques à celles que j'endure depuis 3 ans avec en prime la dépression. Nombreuses sont les personnes atteintes de cette névralgie qui sombrent dans la dépression. Pour faire court, le nerf pudendal est localisé dans la région du plancher pelvien et du périnée avec des ramifications dans toute la région génitale de l'Homme (urètre, aine, testicules, intérieur des cuisses, périnée, anus,...j'en passe).

J'appelle l'association et converse avec son secrétaire qui me communique une liste de kinésithérapeutes (départ. 92 & 75) spécialisés dans la rééducation des traumatismes du plancher pelvien. Je prends un rendez-vous avec Patrick G. en novembre 2012 (Boulogne-Billancourt). La 1ère séance de rééducation aura lieu le....4 février 2013 (3 mois d'attente).

Avant de continuer, j'essaie de recomposer les pièces du puzzle :
  • j'ai toujours eu une douleur plus ou moins "masquée" dans cette région du périnée/plancher pelvien
  • j'ai l'impression que la douleur a explosé quelques mois après ma chute de VTT
  • toutes les analyses médicales n'ont abouti à rien
  • j'ai fait 2 dépressions et le DEROXAT a réussi à masquer cette douleur pendant plusieurs mois



En plus de ces douleurs, j'ai deux douleurs distinctes qui se sont installées et s'avèreront très révélatrices:
  • une douleur qui part du périnée et qui remonte à l'intérieur du genou droit
  • une douleur qui part de l'aine et irradie le testicule droit
Le 4 février je rencontre Patrick G. (mon Kiné sur Boulogne) et lui explique tout en détail. Il m'écoute attentivement puis m'invite à le suivre dans une salle pour un examen. Il me demande de m'allonger sur le dos et de faire plusieurs mouvements des jambes puis rebelote sur le ventre. Il me demande ensuite de me lever sur une jambe, de plier l'autre tout en exerçant une flexion de la  jambe porteuse (la droite) et de recommencer le même exercice sur l'autre jambe (?). 

L'examen terminé, Patrick G. m'explique naturellement ou est le problème. Entendre les raisons du pourquoi du comment après tous ces mois de dépression et d'errance est à la fois rassurant et stupéfiant (cela ne milite pas en faveur des urologues et grands pachas de la médecine qui sont incapables/ou ne souhaitent pas vous orienter vers un kiné lorsque les douleurs sont inexplicables....)

Les raisons de mes douleurs sont les suivantes :
  • j'ai une déformation des voutes plantaires
  • cette déformation entraine une rotation interne du piriforme alors que ce muscle est naturellement en rotation externe - Le piriforme fait partie d'un groupe de six muscles rotateurs externes de la cuisse (piriforme, jumeaux supérieur et inférieur, obturateurs externe et interne, carré fémoral). Il intervient également dans l'abduction et l'extension de la cuisse. Comme les autres pelvi-trochantériens, il joue un rôle important dans l'ajustement antéro-postérieur du bassin.
  • le piriforme se contracte donc (rotation contrariée) et il exerce de ce fait une pression du nerf pudendal (une sorte de pincement)
  • cette "névralgie" du nerf pudendal irradie toute la région du périnée/plancher pelvien/.....d'où toutes les douleurs dans cette région sensible....
Il s'agit du syndrome du piriforme.



Comment y remédier ? 
  • Continuer l'anti dépresseur un temps certain (attendre que les séances de kiné produisent leur effet)
  • Mettre au plus vite des semelles de compensation
  • Faire 25 séances de kiné qui incluent les traitements manuels (pas très agréables mais nécessaires.....et l'électrothérapie)



Mes séances ont commencé le 4 février 2013 et nous sommes aujourd'hui le 30 avril 2013, qu'en est-il de mon état ? 
  • Je suis passé de 2 prozac à 1 prozac par jour (réduction progressive oblige)
  • Je n'ai plus aucune douleur et je ne m'emporte plus depuis 1 mois (je suis parfois un peu triste car la diminution de l'anti dépresseur entraine des effets secondaires)
  • J'ai repris le sport (jogging - mais plus jamais le VTT) - je cours entre 12 et 18 km le dimanche
  • J'ai repris goût à la vie et je suis très disponible pour ma fille (c'est le plus beau cadeau)
  • J'ai perdu 10 kg (il m'en reste encore 5 à perdre d'ici fin août)



Nous sommes aujourd'hui le 27 mai 2013 :
  • J'ai encore perdu 2 kg et suis à 75 kg (plus que 3 kg à perdre d'ici fin aout 2013)
  • J'ai couru mes 19 km hier en 1h53 (1600 calories de perdu) et avec une interruption de 3 mn pour boire et me restaurer..J'ai récupéré beaucoup plus vite que prévu et je pourrai faire un semi marathon avant la fin de l'été (objectif = marathon de paris 2014).
  • Le port de semelles a tout changé dans ma vie. J'ai un équilibre en statique que je n'avais plus depuis très longtemps. Je peux courir près de 2 heure sans aucune douleur dans les jambes et le dos surtout...Il me reste un semblant de sciatique /cruralgie (jambe droite) après un effort soutenu...
  • J'arrête définitivement le VTT car la pratique du vélo me déclencheratit surement mes douleurs et j'ai assez donné :)

Quel bilan (ou enseignements) tirer de cette expérience ?
  • Ma chute de VTT a démultiplié mon syndrome du piriforme (effet amplificateur)
  • L'anti-dépresseur est une béquille incontournable dans le cas de douleurs difficilement supportables
  • Ne jamais arrêter un anti-dépresseur subitement (et écouter les mises en garde de son psy)
  • Toujours persévérer dans ses recherches et ne pas hésiter à utiliser internet
  • La médecine est cloisonnée et les grands patrons ne se soucient pas des points d'adhérence de leur spécialité avec d'autres domaines (la plupart des urologues en savent moins que moi sur le nerf pudendal à ce jour...)
  • L'esprit et le corps sont indissociables et même si les douleurs corporelles peuvent être une manifestation de l'esprit elles ont une origine qui reste "mécanique"
  • Une dépression laisse un marqueur indélébile sur soi même ainsi que ses proches (effet destructeur)
  • Une personne en dépression ne peut compter que sur elle-même (elle use son entourage)
  • Sortir d'une dépression vous grandit à jamais et vs vous connaissez beaucoup mieux
  • Ne pas hésiter à faire un travail sur soi après des années de douleur et dépressions récidivantes (on en a souvent besoin pour accepter sa "nouvelle vie" et exploiter son potentiel après tout ce temps perdu à déprimer de douleur).
  • NE JAMAIS JAMAIS JAMAIS JAMAIS JAMAIS ACCEPTER D'ENTENDRE DIRE QUE VOS DOULEURS SONT UNIQUEMENT d'ORIGINE PSY !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
En février 2014, après avoir réduit le Prozac de 2 à 1/2 comprimé par jour (10 mg), je décide d'arrêter l'anti dépresseur...Je pars au ski la dernière semaine de février avec ma famille. En milieu de semaine, des douleurs intestinales apparaissent...Je suis fatigué, ballonné...............Mi Mars, la dépression se réinstalle progressivement avec le retour d'une anxiété chronique.....puis les douleurs reviennent: mal à l'aine côté droit, prolongement des douleurs au testicule, les douleurs en positon assise réapparaissent, l'anxiété grandit avec la chronicité des douleurs pelviennes....L'enfer est de retour !!!!!!! Néanmoins, les douleurs réapparaissent alors que j'ai arrêté mon Prozac et que mes semelles de compensation sont usées et doivent être refaites (ce que je fais début Avril 2014 - visite podologue après 16 mois....un peu tard)

Si je résume, mes douleurs sont réapparues suite à une conjugaison de facteurs :
  • arrêt du traitement anti dépresseur et retour de mon anxiété chronique
  • contrariétés professionnelles (comme beaucoup d'entre nous)
  • semelles usées avec un impact certain sur la posture et les conséquences sur les muscles et nerfs pelviens
  • une activité sexuelle soutenue les derniers temps....
Je reprends donc rendez-vous avec mon psychologue et je me remets à mon bon vieux prozac et je fais refaire mes semelles de compensation....Je repasse à 1 prozac / jour pendant 3 semaines, puis 2 pendant 15 jours, puis à 1 prozac par jour. En parallèle, je reprends le sport progressivement et je me mets au régime. La 3ème dépression a été endiguée in extremis...

Il est très important de noter que cette dépression et douleurs pelviennes ont été accompagnées de problèmes digestifs qui ont nécessité une prise d'antispasmodiques (1 mois - trimébutine) et de probiotiques (cure d'1 mois aussi).

Je partage donc avec vous mon retour d'expérience et mes conclusions :
  • les douleurs pelviennes chroniques sont étroitement liées au psychique (en état dépression - parfois difficilement décelable - des douleurs supportables peuvent devenir insupportables)
  • beaucoup d'entre vous se plaignent des douleurs pelviennes chroniques mais un grand nombre ne prennent pas d'antidépresseur et à un certain stade, je pense que c'est une erreur !!!! J'en suis la preuve car mes douleurs s'estompent après reprise de l'AD (dans mon cas le Prozac)
  • je ne buvais pas assez et je bois plus d'1 L d'eau par jour. Il est primordial de boire
  • si vous avez des douleurs intestinales en parallèle de vos douleurs pelviennes (testicules, périnée, urètre, aine), allez voir un gastro et n'hésitez pas à échanger avec lui (antispasmodiques, probiotiques,..) - Si vs avez fait des cures inutiles d'antibiotiques (c'est souvent le cas), vous êtes murs pour une bonne cure de probiotiques (lol)
  • la rééducation pelvienne est incontournable et j'ai repris rendez-vous avec mon kiné pour 15 séances à partir du 20 juin 2014 (les douleurs existent et même si elles sont supportables sans problème avec la prise d'antidépresseur, il faut décontracter les muscles - piriforme ou obturateur interne) 

Aujourd'hui le 17 août 2014, tout va bien. Je reste à 1/2 prozac par jour ou tous les 2 jours.. ça dépend. J'ai repris 15 séances de kiné sur juillet et septembre 2014.



DERNIERS REBONDISSEMENTS, MàJ du 09/12/2014


A force de continuer à chercher, j'ai trouvé une partie du problème : un calcul de 1.1 cm à l'entrée de la vessie qui m'occasionnait des douleurs pelviennes côté droit (aine + testicule). Il a été détecté suite à une crise de colique néphrétique qui est survenue début septembre 2014, suite à un jogging dominical de 15 km.


La crise a été détectée par SOS médecin à mon domicile, une fois rentré chez moi un mardi à 15h car je ne pouvais plus rester en place à mon bureau. Une écho du rein droit n'avait rien mis en évidence mais une radio de l'urètre a démasqué le fourbe :)


Le calcul m'a été retiré avec une anesthésie générale début novembre et la sonde JJ a quand à elle été retirée 12 jours après.


Il est indéniable que ce calcul était présent depuis au moins 3 ans (je me souviens avoir eu au moins 2 crise de colique néphrétique dans le passé mais qui n'avait pas été diagnostiquée comme tel....)


Comment est mon état depuis le 17 novembre, jour de l'ablation de ma sonde et du retour à la "liberté" : je me sens beaucoup mieux et une partie de mes douleurs a disparue.


Mes nouvelles initiatives ont été les suivantes :



  • arrêt du café (j'en prenais entre 5 et 7 par jour) : le café contribue à démultiplier les caractères anxieux et il s'en suit une contraction continue des muscles du plancher pelvien => douleurs pelviennes augmentées. L'arrêt du café a pour avantage de dormir plus tôt le soir et qui dort bien ne démultiplie pas les douleurs en raison d'un manque de sommeil (qui agit sur les nerfs...)
  • je bois désormais 1.5 L d'eau par jour (j'urine plus souvent soit mais j'évite ainsi les récidives de calcul)
  • j'ai consulté un médecin osthéopathe & acupuncteur (www.osteopathiemed.org) qui s'appelle Gilles Mondoloni et qui m'a fait une séance d'auriculothérapie (aiguilles dans les oreilles) + produits homépathiques (fleurs de bach "Star Of Bethelem" qui agit notamment sur les douleurs de type névralgie)
  • Je suis repassé à 1/2 prozac par jour (au lieu de 1) => je dors mieux
  • je prends soit de l'Ibuprofène, soit du Bi Profenid de temps en temps pour réduire la douleur (la matin)
  • Je lis le livre de Louise Hay sur la pensée positive
  • J'ai repris le sport (10 à 17 km le dimanche) et je me suis mis au régime => le surpoids et le nerf pudendal ne font pas bon ménage (le nerf est bloqué par les muscles....raison de plus pour ne pas le bloquer avec la graisse)

Ce que je peux vous dire après ces quelques semaines avec cette nouvelle approche :
  • je supporte plus mes douleurs qu'auparavant
  • je suis plus conscient de mes douleurs (mois de prozac) mais je les supporte paradoxalement plus facilement (surement car je dors mieux et que la pensée positive aide à supporter la douleur => lisez les livres de Louise Hay)
  • Les aiguilles dans les oreilles et les fleurs de bach (vente livre en pharmacie spécialisée en homéopathie) m'ont fait le plus grand bien !!!!! essayer (je suis retourné voir le docteur Mondoloni et n'ai pas reconduit les aiguilles dans les oreilles après les 3 1ères semaines mais je n'hésiterai pas si nécessaire)
  • Si vs avez des douleurs à l'aine, testicules (pour les hommes) et que vous buvez peu, demandez à votre médecin de vous prescrire une radio de l'uretère (ce fait avec injection d'un produit intraveineux) et vs découvrirez peut être un calcul (ne pas sous estimer cette éventualité)
  • je vais revoir mon kiné sur Boulogne très bientôt pour une nouvelle séance de massages (les massages restent le traitement de fond)



A TOUS CEUX QUI ONT DES DOULEURS PELVIENNES ET QUI SOMBRENT => ALLEZ VOIR UN PSY QUI VOUS DONNERA UN ANTI-DEPRESSEUR. C EST PARCE QUE VOUS MANQUEZ DE SEROTONINE QUE LES DOULEURS SONT DEMULTIPLIEES !!!!!! 





DERNIERS REBONDISSEMENTS, MàJ du 05/06/2015


Reprise progressive des douleurs à partir de fin Avril 2015. Comme par hasard, ces douleurs succèdent à une période de stress et d'anxiété qui ont contribué à contracter les muscles du plancher pelvien...


Les douleurs réapparaissent comme suit :

  • Difficulté à me lever le matin, signe de dépression que je connais bien
  • Douleurs miction / post-miction, sensation d'inflammation périnée, aine (surtout droit) et urètre....
  • Je recommence à boire plus 1.5 L d'eau par jour (j'urine plus souvent....)
  • Douleurs cervicales et douleurs articulaires (stress, anxiété)
Comme d'habitude toutes les analyses sont négatives (ECBU, analyse urine 1er jet au cas ou MST,....) rien de rien....

Craignant un nouveau calcul, je redemande à mon généraliste de me prescrire un uro scanner et la...surprise...un cliché de la vessie pas "top"...Cytologie urinaire (recherche d'éventuelles cellules cancéreuses) - résultats attendus le 12/06 - et échographie de la vessie/prostate prévues le 17/06.....

En attendant...pas mal de stress et de douleurs surtout le matin et le soir....

Je suis contraint de reprendre mon ami le Prozac (depuis le 04/06)...Je commence à 1/2 comprimé pendant 3 jours et je passe à 1 comprimé dès le 4ème jour...Recapteur de sérotonine qui m'a sorti déjà sorti de l'impasse.....

Des nouvelles le 13 février 2017

Tout est fini et cette maladie est derrière moi. Je lâchez rien !!!!
J'ai été opéré d'un énorme calcul à l'entrée de la vessie +magnétiseur et plus rien
j'ai aussi découvert une allergie aux fruits à coques

Pour tous ceux qui souhaitent me joindre, merci de laisser votre email dans vos commentaires et je vs rappellerai sans faute !!!!!!! Courage à tous, la délivrance passe par l'anti dépresseur, il faut l'admettre.


Je dédie ce post à Nicolas S. mon psy et "sauveur" à 3 reprises, à Patrick G., mon kiné et tous les hommes atteints d'une névralgie du nerf pudendal ou syndrome du piriforme...

Le nerf pudendal (et le muscle piriforme)


LE NERF PUDENDAL

Schéma
1. ligament Sacro-épineux; 2. Ligament Sacro-tubéreux; 3. Canal d'Alcock (canal pudendal); 4. Nerf dorsal du clitoris (verge); 5. Branche périnéale du nerf pudendal ; 6. Branche anale du nerf pudendal; 7. Os du pubis; 8. Sacrum; 9. Coccyx; S2, S3 et S4 : Racine sacrée formant le nerf pudendal
Pour bien comprendre les mécanismes et les causes de la névralgie pudendale, il est important de connaître le trajet complexe parcouru par ce nerf.
La scène se déroule donc dans le bassin. Ce nerf est un nerf appelé sacré car il prend naissance derrière le sacrum. Sa branche principale émerge du troisième trou sacré (S3) et est complétée par ses racines soeurs (S2 et S4). A noter que S1 et S5 peuvent apporter une contribution. Immédiatement à leur sortie, ils se placent sous le muscle piriforme.

Ensuite, au niveau du ligament sacro épineux (n°1), ces nerfs se retrouvent pour ne faire plus qu'un, que l'on appellera nerf pudendal. Il passe entre le ligament n°1 et le ligament sacro-tubéral (n°2) qui forment une pince ligamentaire, pour pénétrer dans un dédoublement de l'aponévrose du muscle obturateur interne appelé canal d'alcock ou canal pudendal (n°3).
C'est dans ce canal que le nerf pudendal donnera naissance à 3 branches principales: le nerf dorsal du clitoris (ou verge), le nerf périnéal et le nerf rectal inférieur. Ces nerfs innerveront à la fois et en partie les sphincters urétral, anal, muscles périnéaux et organes génitaux.
Ceci est donc le descriptif anatomique d'un nerf pudendal classique et en bonne santé. Dans le cas d'une névralgie pudendale, le nerf est confronté le long de son trajet à une ou plusieurs compressions qui l'irritent voir l'abîment avec le temps.

Prostatite chronique non bactérienne.... vous voulez dire névralgie du nerf pudendal !!!!

Vous avez été "étiqueté" prostatite chronique non bactérienne"....cela n'existe pas. Vous avez une névralgie du nerf pudendal !
  • Arrêtez de consulter des urologues
  • Arrêtez de faire des analyses diverses et variées (échographie de la prostate, analyses d'urine, spermogramme, 1er et 2ème jet d'urine,.....)
  • Arrêtez de prendre des antibiotiques (OFLOCET, CIFLOX, BACTRIM FORTE,...)
  • Arrêtez de prendre des anti inflammatoires
Par contre, si vous souffrez depuis plusieurs mois et que vous en êtes arrivé au stade des anti dépresseurs,
  • continuez les anti dépresseurs dans un 1er temps
  • allez vite consultez un kinésithérapeute spécialisé dans la rééducation du périnée ou le traitement des douleurs chroniques pelvi-périnéales non "étiquetées"